Sélection d’arbres pour leurs capacités de reforestation des zones semi-arides

La présente étude évalue les réponses physiologiques de trois espèces d’arbres face au stress hydrique en milieu semi-aride : Ceratonia siliqua (Caroubier), Eucalyptus camaldulensis (Gommier rouge) et Moringa oleifera (Moringa) . En comparant trois régimes d’irrigation, elle met en évidence, pour chaque espèce, des stratégies contrastées d’adaptation à la sécheresse, offrant des pistes pour la reforestation des terres dégradées.

Informations sur l’étude

Cet article présente l’étude scientifique intitulée « Physiological responses of three field‑grown species (Ceratonia siliqua, Eucalyptus camaldulensis, and Moringa oleifera) to water deficits in a Mediterranean semi‑arid climate », publiée en mars 2023.

Cette recherche a été menée par les personnes suivantes : Hasna Ezzine, Mohamed Louay Metougui, Hassan Boukcim et Younes Abbas.

Les auteurs de cette étude sont affiliés aux institutions académiques suivantes : Université Sultan Moulay Slimane de Béni Mellal, et Université Mohammed VI Polytechnique.

Lien de l’étude : https://www.nature.com/articles/s41598-023-31664-y

Sujet de l’étude et paramètres

Cette étude se concentre sur les réponses physiologiques de Ceratonia siliqua, Eucalyptus camaldulensis et Moringa oleifera face au stress hydrique en milieu semi-aride. Trois régimes d’irrigation ont été testés : irrigation par goutte-à-goutte souterraine (appliquée chaque semaine), irrigation en cuve (appliquée chaque mois) et absence d’irrigation. L’évaluation a porté sur plusieurs paramètres physiologiques, dont la teneur relative en eau (RWC), le potentiel hydrique pré-aube et de midi (PWP et MWP) ainsi que la conductance stomatique. Cette approche permet d’identifier les stratégies d’adaptation de ces espèces et leur potentiel pour la reforestation des terres dégradées.

Résultats de l’étude

Les résultats ont révélé des réponses physiologiques différentes entre les espèces étudiées. Ceratonia siliqua a montré une grande tolérance au déficit hydrique, avec des stomates restant ouverts et une forte teneur relative en eau (RWC) même à de faibles potentiels hydriques, suggérant un ajustement osmotique. En revanche, Eucalyptus camaldulensis a adopté une stratégie d’évitement de la sécheresse, avec une fermeture complète des stomates, ce qui lui permet de conserver l’eau mais au prix d’une réduction de la photosynthèse. Enfin, Moringa oleifera a réagi à la sécheresse en perdant ses feuilles, une réponse extrême pour réduire la perte d’eau. Ces résultats indiquent que ces trois espèces, avec leurs stratégies distinctes, pourraient être adaptées pour la reforestation des zones semi-arides en fonction des conditions de stress hydrique.

Conclusions de l’étude

Cette étude montre que les espèces d’arbres étudiées, Ceratonia siliqua, Eucalyptus camaldulensis et Moringa oleifera, présentent des stratégies physiologiques variées pour faire face au stress hydrique, ce qui les rend adaptées à la reforestation des zones semi-arides. Ces espèces, grâce à leurs différentes réponses au déficit hydrique, pourraient jouer un rôle clé dans la réhabilitation des terres dégradées en milieu semi-aride. En identifiant les espèces les plus adaptées, cette recherche propose une voie prometteuse pour renforcer la résilience des écosystèmes face aux défis climatiques et à la raréfaction de l’eau.