Dans un contexte de raréfaction des ressources en eau, l’optimisation de l’irrigation devient un enjeu crucial pour l’agriculture, notamment au Maroc, où la culture du grenadier occupe une place importante. Cette étude vise à évaluer la réponse de onze variétés de grenadiers au stress hydrique en réduisant l’irrigation à 50 % de l’évapotranspiration de la culture (ETc). En analysant les effets du déficit hydrique sur la croissance végétative et les paramètres physiologiques des arbres, cette recherche permet d’identifier les variétés les plus résistantes à la sécheresse. L’objectif est d’adopter des pratiques d’irrigation plus durables et de favoriser les cultures les mieux adaptées aux conditions arides.
Informations sur l’étude
Cet article présente l’étude scientifique intitulée « Growth and physiological responses of various pomegranate (Punica granatum L.) cultivars to induced drought stress », publiée en avril 2023.
Cette recherche a été menée par les personnes suivantes : Atman Adiba, Abdelmajid Haddioui, Abdellatif Boutagayout, Inass Zayani, Lahcen Hssaini, Anas Hamdani et Rachid Razouk.
Les auteurs de cette étude sont affiliés aux institutions académiques suivantes : Institut National de la Recherche Agronomique de Meknès, Université Sultan Moulay Slimane de Béni Mellal, et Université Moulay Ismaïl de Meknès.
Lien de l’étude : https://link.springer.com/article/10.1007/s42535-023-00625-1
Sujet de l’étude et paramètres
Cette étude se concentre sur l’évaluation de la réponse au stress hydrique de onze variétés de grenadiers cultivées au Maroc : Gjeibi, Sefri, Mollar Osin Hueso, Zheri Precoce, Ounk Hmam, Grenade Jaune, Gordo de Jativa, Grenade Rouge, Zheri Automne, Bzou et Djebali. Deux niveaux d’irrigation ont été appliqués : un régime optimal (100 % des besoins en eau de la plante) et un régime de stress hydrique sévère (50 % des besoins en eau). L’étude analyse plusieurs paramètres de croissance et physiologiques, comme la longueur des pousses, la densité du bois, la surface foliaire, l’ouverture des stomates et la teneur en chlorophylle.
L’objectif est d’identifier les variétés les plus tolérantes à la sécheresse afin d’aider les agriculteurs à faire des choix éclairés en matière de plantation et d’irrigation. Une meilleure connaissance de ces variétés permettrait d’optimiser la gestion de l’eau en agriculture et d’assurer une production durable du grenadier, une culture de plus en plus prisée dans les régions méditerranéennes soumises au changement climatique.
Résultats de l’étude
Les résultats de cette étude ont montré que le stress hydrique a eu un impact significatif sur les différentes caractéristiques végétatives et physiologiques des variétés de grenade. En termes de croissance végétative, une réduction importante de la longueur des pousses a été observée dès la première année de l’expérience, particulièrement pour les variétés Gjeibi (réduction de 78 %), Sefri (64 %) et Mollar Osin Hueso (38 %), sous traitement de stress hydrique à 50 % de l’évapotranspiration de la culture (ETc). Ce stress a également affecté la conductance stomatique, un indicateur clé de la capacité des plantes à échanger des gaz et à réguler leur perte d’eau. Les variétés les plus sensibles à ce paramètre ont été Grenade rouge, Gordo de Jativa, Sefri et Ounk Hmam, tandis que d’autres, comme Grenade Jaune, Mollar Osin Hueso, Bzou et Zheri Precoce, ont montré une résistance accrue. Concernant d’autres propriétés physiologiques telles que la teneur en chlorophylle, proline et cire cuticulaire, des variations notables ont été observées, dépendant de la variété et de l’année.
Conclusions de l’étude
Cette étude met en évidence l’impact du stress hydrique sur la croissance et la physiologie de différentes variétés de grenade, révélant des niveaux de tolérance variables. Certaines variétés, comme Grenade Jaune, Mollar Osin Hueso, Bzou et Zheri Precoce, ont montré une meilleure résistance, notamment en maintenant une conductance stomatique plus stable sous stress hydrique. À l’inverse, d’autres variétés, comme Gjeibi, Sefri et Mollar Osin Hueso, ont subi une forte réduction de la longueur des pousses. Ces résultats sont essentiels pour orienter le choix des variétés les plus résistantes à la sécheresse, favorisant ainsi une gestion plus durable des ressources en eau en agriculture.
En identifiant les variétés les mieux adaptées aux conditions de déficit hydrique, cette recherche contribue au développement de stratégies d’irrigation optimisées, essentielles pour préserver l’eau tout en maintenant la productivité des vergers dans un contexte de changement climatique.