Une méthode biologique pour traiter les eaux usées issues de l’industrie de la pêche

Face à la pénurie d’eau, le traitement des eaux usées devient essentiel, notamment au Maroc où l’industrie de la pêche génère des eaux usées polluantes. Cette étude explore l’utilisation d’une méthode biologique pour traiter ces eaux usées, en utilisant une combinaison naturelle de macro-algues (Ulva lactuca et Laminaria sp.) et du champignon Aspergillus niger. Ces micro-organismes se fixent sur des supports, comme des écailles de sardine ou des supports plastiques (Kaldnes K3), formant des biofilms capables de dégrader les polluants. L’objectif est d’améliorer l’efficacité du traitement tout en adoptant une approche écologique et durable.

Informations sur l’étude

Cet article présente l’étude scientifique intitulée « The use of mixed biomass alga-fungi in mutualistic relationship and natural marine-origin carrier in MBBR reactor for an ecological treatment of effluents from fish processing industry in Morocco », publiée en janvier 2024.

Cette recherche a été menée par les personnes suivantes : Ikrame Charef, Asmaa Fathi, Fatima Zahra Ozi, Zakaria Asbai, Ghita Radi Benjelloun, Khawla Waddi, Bouchaib Bahlaouan, Said El Antri et Nadia Boutaleb.

Les auteurs de cette étude sont affiliés aux institutions académiques suivantes : Université Hassan 2 de Casablanca, et Instituts Supérieurs des Professions Infirmières et Techniques de Santé (ISPITS) de Casablanca.

Lien de l’étude : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1944398624000201

Sujet de l’étude et paramètres

Cette étude porte sur l’utilisation de méthodes naturelles pour traiter les eaux usées provenant de l’industrie de la pêche, qui contiennent des polluants tels que des matières organiques et des nutriments. Elle explore l’utilisation d’un bioréacteur à lit fluidisé (MBBR), un système où des micro-organismes, comme des champignons et des algues, se fixent sur des supports spécifiques pour dégrader ces polluants. Dans ce cas, une combinaison de deux types de macro-algues (Ulva lactuca et Laminaria sp.) et du champignon Aspergillus niger est utilisée comme « biomasse », c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes impliqués dans le nettoyage des eaux. L’étude compare aussi l’efficacité de deux supports différents pour aider ces micro-organismes à se fixer et à former des biofilms : des écailles de sardine, un matériau naturel, et un support synthétique classique en plastique (Kaldnes K3). Cette approche vise à améliorer le traitement des effluents de la pêche tout en étant plus écologique et durable.

Résultats de l’étude

Les résultats ont montré que la combinaison d’algues et de champignons dans le bioréacteur a grandement amélioré le traitement des eaux usées de la pêche. Lorsque la biomasse mixte, composée de l’algue brune Laminaria sp. et du champignon Aspergillus niger, a été utilisée, elle a réduit efficacement les substances polluantes, en particulier l’azote total, avec une réduction allant jusqu’à 78 % lorsqu’elle était fixée sur des écailles de sardine. Comparativement, l’utilisation d’un support plastique (Kaldnes K3) a permis une réduction légèrement inférieure, de 72 %. Ces résultats montrent que l’approche combinée d’algues et de champignons, avec des supports naturels, peut être très efficace pour traiter les eaux usées industrielles tout en étant plus respectueuse de l’environnement.

Conclusions de l’étude

Cette étude démontre que l’utilisation d’une combinaison d’algues et de champignons pour traiter les eaux usées industrielles est une solution efficace et écologique. En particulier, l’approche avec des écailles de sardine comme support de biofilm a permis une réduction importante des polluants, comme l’azote, dans les effluents de la pêche. Cette méthode présente un grand potentiel pour améliorer la qualité des eaux usées, tout en étant plus respectueuse de l’environnement que d’autres techniques plus chimiques. En adoptant des solutions comme celle-ci, on pourrait non seulement améliorer la gestion des eaux usées, mais aussi contribuer à la préservation de l’eau, en réduisant la pollution et en facilitant la réutilisation de l’eau traitée dans d’autres secteurs.